HUMOUR... NOIR

"HOULE de FIOUL"

  

        18 mars 1967, le TORREY CANYON !... 24 janvier 1976, l'OLYMPIC BRAVERY !... 16 mars 1978, l'AMOCO CADIZ !... 7 mars 1980, le TANIO !... 24 mars 1989, l'EXXON VALDEZ !... 12 décembre 1999, l'ERIKA !... 19 novembre 2002, LE PRESTIGE ! Échouages et naufrages ne sont pas les deux mamelles de la seule FRANCE.

        Au large des côtes, des Sirènes malfaisantes (Parthénopé, Texielpie, Pisinoe), par leurs "chants pétrolifères", égarent des marins, de leurs voix envoûtantes ! Il y eut HOMÈRE contant les aventures d'ULYSSE (dans "L'Illiade" et "L'Odyssée"), ce sont hélas de tristes histoires d'hommes-mers, de mésaventures d'hélices ! L'épave d'un cargo est un écueil… brisant le cœur. Ces pétroliers géants ont jeté leur encre noire et les cormorans, les goélands, les fous de bassan, les mouettes, les guillemots ne sont pas les seuls à y laisser des plumes. Les "fonds" marins ?... Jonchés de pétrodollars ! Car bon nombre de vieux rafiots sont de véritables radeaux… de fortune.

        ... 20 avril 2010, la plateforme pétrolière "Deepwater Horizon" sombre dans le golfe du MEXIQUE, au large des côtes de LOUISIANE.

        Sur les côtes, mieux vaudrait assurément une invasion de pétrels plutôt qu'une dispersion de pétrole ! Les océans, les mers sont maculés de taches indélébiles. La visqueuse "méduse noire" étend ses tentacules. "Emportées par la houle qui nous traîne, nous entraîne…" chantent tankers, pardon, chantent en chœur les nappes… sur lesquelles il est inutile de dresser des couverts et de servir des plateaux de fruits de mer ! Les coques (… les mollusques, comme celles des navires !) sombrent et les palourdes ne sont plus aussi légères, lestées de fioul lourd. Les praires rient verte, de peur. C'est le vague à l'âme… de couteaux. Les naissains (d'huîtres) ont le… bourdon. Les moules n'ont plus la frite. Les poissons n'applaudissent plus, ils ne font pas de… bans. À cent lieu(e)s à la ronde, les merlus jouent à "colins-maillard". Les phares, les balises, les amers sont amers. Et la flore du littoral ? Nature morte ! Les peintres devront colorés dorénavant les embruns… en noir. Sur leurs palettes, plus jamais de bleu pétrole, cette teinture d'iode ne nettoie pas les plaies ! Dans les baies, il y a des anses… de seaux. Les marins-pêcheurs tempêtent, écument de rage. À l'entrée des ports, il va falloir des "brise-larmes" !

        Quant aux responsables des grandes compagnies pétrolières, aux armateurs, lorsqu'il s'agit d'indemniser les pêcheurs, les ostréiculteurs, les conchyliculteurs et tous les bras vaillants qui, opiniâtrement, méthodiquement, réparent leurs outrages, ils font la sourde oreille. N'ont-ils pas pourtant des… "pavillons" de complaisance (maltais, libérien…) ? Apporteront-ils la pieuvre de leur innocence (… en frappant le poulpe !) ou se battront-ils la coulpe en reconnaissant leur culpabilité ? Vont-ils écoper… d'une amende, à défaut de prendre les pelles et les seaux ?

       Sur les plages de RECIFE s'étendent de jolies filles bronzées. Autour des récifs, se tendent des boudins (… pneumatiques des barrages flottants). Et sur les plages, nous ne pourrons bientôt plus y hâler !...

                                                                 Jean-Jacques (alias "GIGI")