DES COQS-A-L'ÂNE !...

        Qui, de l'oeuf ou de la poule, est apparu en premier ? Voilà bien LA sempiternelle question, l'énigme qui demeure encore à ce jour sans véritable réponse ! Pas de quoi frissonner, certes, bien que l'oeuf soit le "fruit", sans doute, du péché de chair... de poule !

         Henri MICHAUX (poète et peintre français d'origine belge qui inventa le personnage de "Plume", homme benoît qui subit avec une indifférence désabusée et innocente toutes les oppressions extérieures) a remarquablement bien amorcé le débat : "Faites pondre le coq, la poule parlera !". Un coq aurait d'ailleurs cogité sur la question et coqueliné un retentissant "Cogito ergot sum !", citation passée à la postérité depuis que le mathématicien, physicien et philosophe français René DESCARTES la pasticha en conclusion de sa "2ème méditation" en un "Cogito ergo sum !", qui, traduit du latin, signifie "Je pense, donc je suis !". (Il ne s'agit pas là assurément d'une... coquille, mais bien d'un douteux calembour !).

         Le célébrissime William SHAKESPEARE fut également hanté par cette question d'ordre existentiel : "Être ou ne pas être...". Car il ne fit certainement pas d'HAMLET... sans casser des oeufs !  Le génialissime Albert EINSTEIN, bien meilleur en maths qu'en philo, se contenta de prouver que ledit oeuf constituait un apport d'énergie incontestable en démontrant la célèbre formule : OEUFS = MC2. C'est dire combien le sujet interpelle !

         Quant à moi, j'avais juste remarqué qu'il suffisait d'épeler le mot "oeufs" pour trouver comment les faire à la coque : o (eau), e dans l'o (oeufs dans l'eau), rien de plus facile ! Et à propos de coque, il y avait aussi celle du navire à bord duquel cuisine le maître coq mais sur lequel il ne faut jamais prononcer le mot "lapin". Je pose alors cette autre question fondamentale : ce cuisinier peut-il avoir une bouche en cul-de-poule ?... Sûrement pas un bec-de-lièvre, alors ? Je connaissais aussi les expressions "être rouge comme un coq" ou "comme un coquelicot" (qui signifient avoir le visage très rouge, de timidité, d'émotion) et je me demandais si ces images n'auraient pas pu inspirer "Un petit chapon rouge" à Monsieur Charles PERRAULT ? (A propos de conte, vouloir "compter les oeufs dans le cul d'une poule", soit, mais il faut cependant savoir parfois faire preuve - par n'oeuf ? - de... retenues !). Je l'imaginais chantant "Coquelicot !... Coquelicot !", tous les matins (dans un cul-de-basse-fosse... à purin !), pour m'arracher de mon oreiller de plumes (... ce qui explique que je n'ai pas un sommeil de plomb !). Car "Qu'est-ce que la FRANCE, je vous le demande ?" (... en vérité, ce n'est pas "Jeannot-lapin" qui vous le demande, mais "Jean-coq-tôt", toujour aussi matinal !) : "Un coq sur un tas de fumier. Otez le fumier, le coq meurt !", répond-il.

          La question métaphysique demeure donc toujours posée. Aussi je laisse le soin à Paul ELUARD de poursuivre le débat : "Le passé est un oeuf cassé, l'avenir est un oeuf couvé !". Il a peut-être ainsi élucidé le grand mystère de la genèse des gallinacés ?

           Mais je cesse cependant là mes galimatias, estimant que vous avez dorénavant suffisamment d'éléments pouvant servir de bases à votre propre réflexion (à moins que vous refusiez de... gober ce que vous pensez être des bobards !). Car moi, si je continue encore à faire l'oeuf, je vais finir par passer pour un âne !...

("GIGI")

- "Cocorico !... Cocorico !

- He toi, le coq du village, tu vas à une soirée crêtes ?

- Saches, ma poulette, que pour moi, c'est chant de l'heure tous les jours !"